Premier département légumier de France, le Finistère est également l’un des tout premiers départements agricoles, toutes filières confondues, notamment grâce à ses productions de lait, de volaille, de porc…

Cette place aux premiers rangs de l’agriculture nationale, fruit du labeur et des mutations extraordinaires accomplis par ses agriculteurs en un peu plus d’un demi-siècle, vaut hélas aujourd’hui au Penn-Ar-Bed – et aux autres départements bretons – d’être aussi particulièrement impactés par les crises qui secouent les secteurs agricole et agro-alimentaire, comme une interminable succession de tempêtes hivernales.

Le nombre de ses exploitations laitières, par exemple, a diminué de plus de 3% par an ces dernières années, et certains prédisent un effondrement de la filière laitière bretonne, avec un tiers de cessations à brève échéance dues à des faillites, et un autre tiers à moyen terme, dues à des départs à la retraite sans reprise d’exploitation…

Comme dans l’ensemble de la Bretagne, la production de viande de volaille a décru de 15% dans le Finistère entre 2005 et 2014. Et l’on pourrait de même égrener les sombres statistiques de la filière porcine…

Des chiffres qui – on ne le sait que trop, sans trop vouloir le dire – cachent malheureusement bien des désespoirs et drames humains…

D’aucuns s’accommodent de cette lente agonie d’un monde agricole qu’ils considèrent comme responsable de sa propre perte car créateur d’un modèle productiviste, dont les agriculteurs sont en réalité tout autant les victimes tant il s’est imposé à eux, et tant il leur a été imposé…

Mais se résoudre à voir et à laisser se défaire une richesse telle que l’agriculture bretonne est d’une coupable incurie : l’or de demain matin, dans une humanité à 10 ou 12 milliards de personnes, sera plus que jamais la terre et les savoir-faire «paysans» !

Quelle folie de laisser s’étioler par dédain ou négligence un «trésor» régional et national, ou de le laisser à d’autres !

Notre agriculture a besoin d’un «Plan Marshall» pour l’aider à se renouveler, se réorienter, se maintenir et se développer… Ce devrait être une grande cause nationale !

 


 

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