Bécassine a décidément la vie dure… à l’instar des préjugés un peu ignares sur la Bretagne et les Bretons.

L’étonnant est que ceux-ci puissent parfois avoir cours au sein même d’institutions telle que l’Education Nationale, lieu de savoir – ou censé l’être, du moins – et de pensée supposée éclairée… Mais où d’aucuns semblent ignorer que la Bretagne est la première région de France en termes de réussite au baccalauréat, entre autres.

Ainsi, dernièrement, me parvenaient quelques échos de réflexions faites par des représentants de diverses hiérarchies académiques départementales, le plus sérieusement et sincèrement du monde, semblait-il – hélas ! – et avec l’assurance ingénue (ou la ridicule suffisance) de l’esprit supérieur considérant de haut les arriérés de l’Armorique centrale…

Tel expliquait que le «turn over» relativement rapide des enseignants dans le primaire en Centre-Bretagne s’expliquait aisément par le légitime désir qu’ont les jeunes professeurs des écoles de «repartir le plus vite possible vers la civilisation»… Rien de moins !

Tel autre regrettait que les élèves de notre région n’aient «pas accès à la culture»… Eh! bien: les livres et Internet doivent ne pas avoir encore pénétré notre pauvre terre de landes et d’ajoncs !

Plus brillant encore, un fonctionnaire sorti d’une grande école parisienne et affecté à Quimper – sans doute s’imaginait-il en héros de la République sacrifiant sa carrière à Quimper-Corentin – exhortait des lycéens du Kreiz-Breizh à s’ouvrir et à sortir de leurs campagnes ; peut-être pensait-il «cambrousse» !

Il est vrai également que Brest regarde souvent de haut Quimper, qui le lui rend bien, et que l’une et l’autre portent un œil condescendant sur la Bretagne centrale, qui n’en pense pas moins…

Et que «les Parisiens», naguère qualifiés de doryphores – entre autres épithètes peu flatteuses – n’échappent pas à la caricature dans les campagnes. L’on est toujours le «plouc» de quelqu’un !

Mais l’on aurait espéré trouver dans l’Education Nationale, notamment, des esprits plus éclairés, ou moins ignorants, et peut-être plus modestes… A moins que la formule lapidaire dont usait mon grand-père en de telles circonstances ne soit appropriée en celles-ci : «Trop intelligent pour rester ici, trop bête pour aller ailleurs!» Un trait d’humour à méditer…