«J’ai pris mon premier Border Collie lorsque je me suis installé comme éleveur de vaches laitières en 1986 à Cléden-Poher. Aujourd’hui je suis à la retraite, mais j’ai toujours deux Borders et quelques brebis pour les faire travailler. Quand on a commencé à travailler avec ces chiens-là, on ne peut plus s’en passer». 

M. André Collobert est membre du bureau de l’Association finistérienne des Borders Collies, faisant partie de la Fédération nationale des utilisateurs de chiens de troupeau. Ils organisaient l’année dernière, pour la deuxième fois en 7 ans, le championnat de France des chiens de troupeau à Carhaix, une épreuve où chaque chien doit guider un troupeau sur un parcours de 1200 mètres, jonché d’obstacles. Un championnat qui se déroule dans une région différente chaque année et dont la venue régulière à Carhaix montre combien sont appréciés le dynamisme et le professionnalisme de l’association finistérienne. 

S’agissant d’un championnat de chiens de troupeau, l’on pourrait être surpris de ne trouver pratiquement plus que des Borders Collies lors de la finale… «De fait, il existe d’autres races, tels le Beauceron, le Berger Australien ou encore le Kelpie qui est aussi un berger australien, mais ils sont peu représentés. 

Quant aux autres races de chiens de berger françaises, beaucoup sont victimes de leur succès auprès du grand public, ce qui a conduit les éleveurs à travailler la sélection sur des critères de beauté au détriment de l’aptitude au travail. Au sein de notre association nous sommes tous issus du milieu agricole et nous essayons de peser sur la Société centrale canine pour protéger et valoriser les qualités exceptionnelles de cette race. C’est un chien qui a besoin de travailler, de se dépenser pour être bien dans sa tête. C’est pour cela que nous réservons nos chiens pour les éleveurs de bétail.»

Tous les ans, l’association organise des formations qui réunissent 25 à 30 utilisateurs de ces précieux auxiliaires de travail, capables de remplacer 3 voire 4 personnes pour manœuvrer un troupeau. «Nous formons le propriétaire du chien car c’est à lui de dresser son chien. En moyenne, un Border est opérationnel à deux ans, et vous pouvez compter sur lui une bonne dizaine d’années.» 

Bovins, moutons ou volailles, le Border Collie sait s’adapter pour déplacer, guider le troupeau avec une intelligence et une efficacité spectaculaires, obéissant aux ordres de son maître, donnés à la voix ou au sifflet. Il est possible d’utiliser deux Borders sur un même troupeau mais il faudra alors distinguer les ordres donnés à chacun. Ce qui ne pose pas de soucis à M. Collobert qui a «enseigné» le français à l’un de ses chiens et le breton à l’autre…