«Ce qu’il faut garder du passé, c’est cet esprit de solidarité qui a fait la force des communes rurales. Je me souviens, par exemple, de voir quand j’étais enfant, passer de ferme en ferme la charrette, tirée par le cheval, et chargée des morceaux de viande d’une bête qui était morte subitement et que l’on avait dû saigner et découper à la hâte…

Tout le monde, même le pire ennemi, en achetait un morceau, par solidarité !

Parce que chacun savait combien c’était une catastrophe que la perte d’une vache ou d’un cheval dans une ferme. C’est cet esprit de solidarité qu’il faut conserver, en se gardant de cet individualisme que la société actuelle distille», nous a confié Jean-Yves Crenn.

Ce Breton de l’Arrée, sec et noueux, fils de paysans et fier de ce titre de noblesse terrienne, ne sait pas parler la langue de bois.

Trop sincère, trop entier, trop authentique pour se couler dans le moule du convenu et du « politiquement correct »…

Sa mince silhouette, aux gestes francs et décidés, se révèle très vite être celle d’un homme de conviction et de détermination sans failles…

Mais le regard profond qu’il porte sur les gens, les choses et la vie trahit aussi un homme de cœur, qui attire la sympathie sans le chercher…

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