Avez-vous calculé votre «empreinte carbone»?

Non?… Peut-être avez-vous tort car il se pourrait bien que demain il nous soit demandé de l’inscrire sur quelque formulaire, comme on nous enjoint de décliner nos poids et taille en milieu médical, par exemple…
Car «l’empreinte carbone» semble laisser sur les esprits d’aujourd’hui une marque indélébile…

Or, la plus grande probabilité dans ce calcul est qu’il soit faux. Non en raison d’une faute de calcul, mais parce que ce fichu carbone se cache partout, et surtout là où vous n’y penserez pas…

Un exemple, vous avez la conscience verte tranquille, parce qu’au lieu d’adresser une lettre vous envoyez un e-mail?

Erreur: une lettre expédiée à l’autre bout de la France représente 20 à 22 grammes d’émission de gaz à effet de serre, et un e-mail avec pièce jointe 19 à 24 grammes.

Et la conviction largement partagée que l’informatique et Internet sont des supports d’information et de communication «propres» est fausse:
fabriquer un ordinateur produit 978 kilos de CO2, l’équivalent d’une année de chauffage dans un appartement de 3 pièces.

Internet émet 600 millions de tonnes de CO2 par an, avec une consommation électrique de 1037 TWh, pour environ 293 milliards d’e-mails envoyés et 300 heures de vidéos publiées à la minute sur le seul You Tube (etc.), par quelque 3,5 milliards d’internautes…

Car le problème est que ce Net aux allures virtuelles n’est pas une réalité dématérialisée, mais se révèle très gourmand en énergie: fabrication et fonctionnement des terminaux (appareils), des centres de données, pose des réseaux… tout consomme, émet du CO2.

Internet promettait de nous dégager du temps libre… Et voici que l’on nous conseille des cures de «détox» numérique tant sa facilité d’utilisation a en réalité décuplé l’usage qu’on en fait!

Il nous présentait un visage propre et net, plus vert que vert, et on le découvre sale et polluant!
Comme quoi, il faut toujours se méfier des enthousiasmes trop précoces, des apparences trompeuses, des slogans enjôleurs…

Non pour célébrer «un bon vieux temps» qui ne le fut pas tant, mais pour avoir une juste évaluation des choses, et leur accorder le crédit et la place qu’elles méritent. Ni plus, ni moins. Parmi les empreintes que chacun laissera sur cette terre, il en est sans doute de bien plus importantes à évaluer et à améliorer que «l’empreinte carbone»…

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