Voici quelques mois les paraboles géantes d’un radiotélescope russe qui capte les ondes venues de l’espace détectaient un mystérieux « signal » ou « flash d’énergie»…

Aussitôt le petit monde des astronomes, et plus encore celui des amateurs d’ufologie, d’Aliens et autres E.T. se mit à bruire de légitime excitation, à vibrer d’espoir : ne venait-on pas de découvrir un nouvel indice de l’existence d’extra-terrestres, ou du moins d’une vie sidérale ?L’avenir – et les tentatives d’analyses du fameux signal – le diront… ou n’en diront rien.

Car peut-être découvrira-t-on qu’il s’agissait d’une malheureuse, vulgaire et consternante interférence… Comme en janvier 2016, quand un laboratoire de Floride a élucidé le « mystère » du très célèbre signal « Wow », détecté en 1977, et souvent cité parmi les preuves de vie extraterrestre : cette « émission » de 72 secondes provenait en réalité du passage simultané de deux comètes…

Ou encore, comme en 2015, quand des radio-astronomes australiens ont résolu l’énigme de ces stupéfiants signaux qu’ils captaient épisodiquement depuis 17 ans… Et qui provenaient du four à micro-ondes de leur propre observatoire radio-astronomique !

Et que dire de la déception de ces scientifiques du très renommé radiotélescope d’Arecibo, à Portorico, découvrant soudain en 1997 que le signal qu’ils pensaient provenir d’une constellation, située à 22 années-lumière de la terre, leur arrivait en fait d’un satellite en orbite au-dessus de notre planète…

Le Time Magazine, en se faisant l’écho de ces rectificatifs scientifiques, rappelait récemment à juste titre que la presse publie trop souvent des annonces sensationnelles dont elle « oublie » ensuite de diffuser les démentis.

Mais l’espace, son infini et ses insondables mystères sont des catalyseurs de rêves et de flambées d’espoirs enthousiastes, que ranime la moindre étincelle à peine ils ont été douchés par la froide et cruelle averse d’une réalité terriblement terre à terre.

J’ai le souvenir de ces années 60 et 70, bercées par les nouvelles des Missions Apollo, où les enfants de ma génération croyaient dur comme fer à ces lyriques envolées de « scientifiques » emportés par leur imagination : « En l’an 2000, nous pourrons tous aller sur la lune comme nous faisons aujourd’hui un voyage en avion ! » L’an 2000 s’en est allé depuis 17 ans déjà, mais combien d’hommes et de femmes peuvent dire : « On a marché sur la lune!»? Et la France ne compte pas non plus 66 millions de Thomas Pesquet…

Tout ceci pour dire que les prétentions du « progrès » et de la science sont parfois bien exagérées. Et qu’une sobre et saine prudence s’impose face à toutes les prédictions, projections, modélisations dont notre siècle est friand.

On peut certes avoir « la tête dans les nuages »… Mais en gardant bien les pieds sur terre !

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