16 années de vie… ! Et 16 années largement gaspillées, qui plus est… C’est le temps qu’un cadre moyen français passe en réunion d’entreprise. Encore faut-il préciser que ces 16 ans se concentrent, bien entendu, sur ses 40 ans de vie professionnelle: effarante proportion de 2 journées de travail sur 5 !

La France, ses sociétés et administrations, sont d’ailleurs parmi les «meilleures» du monde en la matière.

D’aucuns pourraient imaginer nous trouver une bonne excuse en arguant du fait que notre vaste culture gastronomique a érigé le fameux «repas» d’affaires en règle d’or des négociations et décisions stratégiques, en entreprise comme en diplomatie… Et que de telles affaires ne sauraient se traiter autour d’une table en deux minutes –ni même en soixante– sans risquer l’indigestion ou les brûlures d’estomac !

Mais non, lesdites réunions ne sont pas des repas d’affaires. Ce sont de plates et sobres rencontres – pour ne pas dire austères, quoique parfois roboratives et indigestes dans leur menu.

L’on penserait alors que –la tradition se maintenant et s’amplifiant au fil même des décennies– pareille réunionite s’explique par son utilité et par les performances accrues qu’elle produit…

Hélas, non ! Les trois quarts des cadres interrogés en 2014 par la société Perfony assimilaient déjà la plupart de ces réunions à une perte de temps, la moitié estimant en outre ne pas être «plus avancés» après qu’avant.

Perte de temps, et perte d’argent pour les sociétés, car certaines de ces réunions coûtent cher, notamment dans les grandes entreprises.

16 années pour rien, ou presque… voilà qui a de quoi vous donner le vertige, ou un «coup au moral». Surtout dans une civilisation occidentale où l’on passe son temps à essayer d’en gagner, dans tous les domaines de l’existence, et où règne une tragique confusion entre qualité de vie et quantité, entre accumulation de faire et joie d’être…

A bien y réfléchir, que de temps perdu à en gagner, aujourd’hui !

16 ans en réunions inutiles, dites-vous… Et si l’on se mettait à compter ainsi tout le précieux temps de vie gaspillé en choses et heures sans réelle valeur, sans même parler des nocives ou stupides ?

Peut-être cette saine réflexion se transformerait-elle en une prière semblable à celle que faisait Moïse, homme de foi, voici quelque 3500 ans:

«Apprends-nous à bien compter nos jours, afin que nous nous appliquions à vivre en hommes sages.».

Télécharger l’article au format PDF