Le tocsin sonnerait-il dans la capitale du Poher? Quelque envahisseur se profilerait-il à l’horizon? Non! C’est à un autre combat que les Centre-Bretons sont appelés. C’est la retranscription (un peu alarmiste?) d’un échange de SMS entre la Directrice Générale du CHU de Brest-Carhaix et la Députée de la 6e circonscription du Finistère qui sème l’émoi. «Ils veulent de nouveau fermer la maternité!»

Si la vigilance doit être de mise –le passé et le récent rapport «hors-sol» d’un tenant de la «concentration hospitalière», sont là pour nous le rappeler– la défiance et l’opposition ne sauraient apporter seules la solution, et risqueraient même de décourager ceux qui, au sein de l’institution (depuis Brest, ou sur le site de Carhaix) ne ménagent pas leurs efforts pour que, au cœur de la Bretagne, une offre de soins de qualité se pérennise.

Au-delà de l’émotion et des «y a qu’à…», demeure une réelle problématique que l’on ne peut occulter et qui vient s’ajouter à la pénurie générale de soignants: le Centre-Bretagne peine à attirer et fidéliser les praticiens, qu’ils soient anesthésistes, cardiologues, dermatologues, etc., en exercice hospitalier ou libéral. Et, à moins d’être démagogue, force est de constater que l’hôpital, s’il a un rôle crucial à jouer, ne pourra apporter seul la solution.

Le maintien d’un hôpital en territoire rural, avec une offre de soins complète, est une nécessité si l’on veut pouvoir continuer à vivre, naître, se soigner… mais aussi travailler au pays! (Rappelons qu’au-delà des quelque 600 emplois directs, son «poids économique» est estimé à près de 900 emplois directs, indirects et induits… sans compter le facteur «attractivité» qu’il représente pour la région.)

Malgré son port (Port de Carhaix, sur le canal), Vorgium ne sera jamais baignée par l’océan, ni ne pourra proposer une offre culturelle aussi attractive qu’une métropole. Cependant la capitale du Poher a certainement des atouts à faire valoir pour charmer les médecins.

Si certains, par peur de l’inconnu et armés de préjugés, refusent de venir à Carhaix, la plupart des praticiens ayant eu l’occasion d’exercer à l’hôpital de Carhaix, qu’ils soient jeunes internes ou seniors, apprécient cet exercice dans une structure à taille humaine où les relations sont simples et faciles. Cependant peu décident d’y inscrire leur pratique dans la durée…

Si donc la vigilance reste de mise pour s’assurer de toutes les bonnes volontés, le constat est bien là… reste à œuvrer tous ensemble pour communiquer positivement sur le territoire, et trouver des solutions incitant les médecins à s’installer durablement en Kreiz-Breizh!