«Le loup est de retour en Bretagne!» Depuis quelques années la nouvelle de son retour a fait sensation réjouissant les uns, exaspérant les autres… «Pro» et «anti» se livrant à de véritables «passes d’armes» littéraires. Mais de quel retour parlons-nous ?

Le loup a disparu de la Bretagne au tout début du XXe siècle: le dernier aurait été tué en 1913 à Tréméven (29). Mais un siècle plus tard, en 2022, la présence d’au moins un loup en Bretagne a été prouvée. Depuis, les traces de présence du mythique animal se sont multipliées, que ce soit par des images (photos et vidéos) ou hélas par des prédations d’animaux domestiqués (principalement des ovins et bovins).

Au moins quatre loups différents auraient été distingués sur les différentes images étudiées.

A ce jour, ces quelques individus ne semblent qu’être des «dispersants», c’est-à-dire des loups solitaires à la recherche d’un territoire et de femelles pour former une meute.

Si les images capturées de la bête fauve proviennent de différents points de Bretagne, ce qui n’a rien de surprenant puisqu’un loup peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres en 24h quand il cherche un territoire, le Centre Bretagne semble avoir particulièrement la cote!

Si le retour du loup dans la biodiversité bretonne signe le retour d’un grand prédateur –autre que l’homme– manquant pour les ongulés (cerfs, chevreuils, et sangliers en l’occurrence), et peut avoir un effet bénéfique sur leur régulation et donc sur la préservation des cultures, qu’elles soient agricoles ou forestières, les conséquences sur les proies faciles que constitue le bétail ne peuvent être ignorées. Et l’impact de la présence d’un loup solitaire ou d’une meute ne peuvent être comparés… Les éleveurs se verront immanquablement contraints de prendre des mesures pour essayer de s’en protéger.

Si les défenseurs de son retour arguent que «il y a peu de temps, la population rurale bretonne savait vivre avec le loup», il ne faut pas oublier qu’ils vivaient avec… en cherchant à s’en débarrasser, comme en témoignent entre autres les «fosses au loup» encore –mais de moins en moins– visibles, sur Kergloff par exemple.

Si le loup n’attaque que très rarement l’homme, la présence, à terme, d’une ou plusieurs meutes en Centre Bretagne ne manquerait pas non plus de «pimenter» l’éco-tourisme en plein essor dans nos campagnes !

G.K.