Un «vent mauvais» souffle-t-il à nouveau sur l’hôpital de Carhaix, menaçant la pérennité de ses services de maternité et de chirurgie, en particulier ?

Il semble bien que ce soit le cas, non en raison d’une dégradation particulière de sa situation, mais d’un changement d’orientation – dira-t-on, de direction, sans jeu de mots ? – dans la «politique» hospitalière vis-à-vis de l’établissement carhaisien du CHRU.

Le maintien de l’hôpital de Carhaix dans son intégrité a été conquis de haute lutte, chacun le sait; mais avec d’autres nous avons souvent souligné dans ces colonnes que rien n’était définitivement acquis en ce domaine, et que la vigilance s’imposait!

Les inquiétudes actuelles sont fondées. Elles ne reposent pas sur de vagues rumeurs, mais sur des «bruits» précis et persistants…

L’on sait combien le maintien d’un fonctionnement optimal de tous les services de l’hôpital peut être difficile, notamment à cause du manque de médecins, ceci dit schématiquement. Ce ne peut donc être que le fruit d’une politique volontariste, opiniâtre et persévérante…

A l’inverse, il est facile de défaire – ou de laisser se défaire – ce qui a été péniblement construit et réclame encore un travail de chaque instant… 

Au sein du corps médical et administratif brestois du CHRU, il est des personnes qui œuvrent avec courage et constance pour sauvegarder l’hôpital de Carhaix, on le sait ; comme on sait que d’autres ne voient pas d’un très bon œil son maintien dans sa dimension actuelle.

Or, ce maintien intégral n’est pas une simple question emblématique d’un combat d’hier, ni même seulement celle d’un impératif économique pour le Centre-Bretagne. C’est d’abord une question d’équité et de sécurité sanitaires pour ses habitants ; on ne le répétera jamais assez !

L’on nous dira peut-être – comme cela s’est dit – qu’en Guyane, les femmes font bien trois jours de pirogue pour aller accoucher dans un hôpital, et qu’en Centre-Bretagne, elles peuvent donc bien faire une heure de route…

Peut-être… mais l’on pourrait répliquer – pour garder ce registre de haute vue ! – que nos ancêtres ont vécu dans des cavernes sans que nous nous sentions l’envie ou le devoir de nous faire hommes de Cro-Magnon et de retourner à l’âge de la pierre.

Mais sans doute faudrait-il surtout rappeler l’histoire encore récente de l’hôpital de Carhaix – celle des luttes de la population pour sa sauvegarde – en citant cet autre proverbe : «Qui sème le vent récolte la tempête».