Peut-être le mot «Greta-trött» exprime-t-il sans que vous le sachiez un sentiment que vous avez un jour ressenti plus ou moins consciemment, ou confusément…

C’est en tout cas celui d’un nombre grandissant de Suédois, au point que le terme a fait officiellement son entrée dans le lexique 2020 de leur langue.

Et en attendant que sa traduction ou son adaptation ne permette aux Français de dire de même dans leur propre langue, l’on pourrait en restituer la signification par l’expression imagée : «Ras-le-bol de Greta !».

Chacun l’aura compris, la Greta dont il est ici question, n’est pas la jadis célèbre actrice suédoise Greta Garbo, mais bien la «Fifi Brindacier» version éco-acrimonieuse d’aujourd’hui : Greta Thunberg…

«Greta-trött» traduit une évidente saturation face à l’omniprésence médiatico-politique d’une icône que nombre de ses compatriotes ne peuvent plus voir en peinture… même si les bouleversements provoqués par la pandémie du coronavirus l’ont fait – momentanément – disparaître des écrans.

Outre cette saturation, le mot exprime également chez beaucoup plus qu‘un sérieux doute ! Pour certains c’est même la certitude d’une vaste manipulation savamment orchestrée, voire une authentique imposture : celle révélée par la minutieuse et rigoureuse enquête menée par le journaliste d’investigation suédois Andreas Henriksson sur «l’égérie du climat» et la machine médiatico-financière dont elle est le paravent.

Du parfait timing des «événements spontanés» ingénument suscités par Greta, à la parution inopinément opportune – et très lucrative – du livre écrit par sa mère chanteuse d’opéra et son père acteur et producteur de cinéma («Scènes de notre cœur»), puis le lancement de la startup «We don’t have time» avec sa phénoménale levée de fonds et ses liens avec le programme «Global Shapers» du Forum de Davos – et cent autres manœuvres aussi «fortuites» que rémunératrices – la saga Thunberg s’avère être un phénoménal édifice en pré-fabriqué… notamment construit par un spécialiste suédois des «publics relations» : Ingmar Rentzhog…  

Les Scandinaves sont donc de plus en plus nombreux à ne plus supporter l’air courroucé, les regards noirs, les formules cinglantes et le mépris d’une Greta qui fustige des auditoires d’autoflagellants, battant leur coulpe jusque dans les plus hautes instances politiques et économiques : éco-masochisme ?… Ou subtil calcul «coût-bénéfice» de ce qu’une invitation à «l’icône des jeunes» peut rapporter en termes d’image ?…

Bref, ce vent qui tourne devrait inciter la jeune Greta Thunberg à se rappeler que les foules promptes à brûler ce qu’elles ont adoré rapprochent tous les capitoles de leurs roches tarpéiennes… et inviter chacun à aller voir les envers du plus beau décor, avec le recul de bon aloi que donnent sagesse et réflexion, plus qu’émotion.