ou plus encore, en un temps où rien ou presque n’incite à l’optimisme,
où beaucoup sont inquiets et redoutent l’avenir,
il suffit parfois
d’une bonne parole,
notamment celle d’un enfant,
pour qu’une note de joie, un rayon de soleil vienne réchauffer le cœur et rappeler le vrai sens de l’existence.
Pensez à la tendre émotion du père auquel la réflexion de sa petite fille, Gaïdig, fut rapportée :
«Dis, maman, on a vraiment de la chance, d’avoir papa… Je l’aime beaucoup…
Mais tu sais, si tu ne t’étais pas déjà mariée avec lui, eh bien moi, je l’aurais fait!»
Quelle simplicité, quelle fraîcheur, dans cet aveu d’un cœur d’enfant…
Pas de minauderies, pas d’affectation, encore moins de calculs,
mais l’authenticité d’une âme sans artifice,
dénuée de toute hypocrisie.
«La vérité sort de la bouche des enfants» affirme le proverbe.
Ce n’est peut-être pas toujours vrai dans le courant de la vie quotidienne, où l’enfant peut mentir, ou affabuler pour cacher quelque «bêtise»…
Mais lorsqu’il s’agit des sentiments profonds, d’aimer,
les paroles, même maladroites dévoilent la réalité du cœur.
Un regard, un petit geste, un élan… trahissent ce que le petit garçon n’ose pas formuler…
Quel baume sur un corps fatigué, une vie parfois amoindrie par les vicissitudes et les déceptions ou même les blessures de l’existence !
Heureuse maman,
heureux papa,
qui se sait aimé, pour lui-même !
« …On a vraiment de la chance d’avoir papa… »
«Oh! oui, petite Gaïdig, et sans doute beaucoup plus encore que tu ne peux l’imaginer à ton âge!»
Cette autre réflexion d’un petit garçon, cette fois, a réjoui et ému l’être aimé :
L’enfant s’enquérait de l’âge de l’adulte…
«Ah! bon! tu commences peut-être à trouver que je deviens un peu vieille… ?
Ah ! non! pas du tout, s’offusque le petit,
toi, tu ne seras jamais vieille… ton âge peut-être, mais toi jamais !»
Ô! enfant, si les adultes, maris, épouses et autres… pouvaient voir avec les yeux du cœur,
ils découvriraient ce dont Antoine de Saint-Exupéry voulait faire écho dans «Le petit prince» :
«On ne voit bien, écrivait-il, qu’avec le cœur».
Et tant de choses, de situations, de vies, changeraient.
Qui pourrait expliquer, quantifier, la réaction merveilleuse que fait naître un «Je t’aime» ?
La bonté, l’amour, sont d’une autre essence que les chiffres et autres graphiques.
«Aimer est plus grand que tout» dit l’Évangile…
Et si la Bible révèle que Dieu est justice, sagesse, puissance, sainteté, vérité… elle souligne que «Dieu est amour».
Non pas sentimentalisme,
ni romantisme…
Non pas faiblesse qui ne veut pas réagir lorsqu’il le faudrait et trouve mille excuses pour ne pas le faire,
non pas l’aveuglement qui ne veut pas considérer attentivement les réalités,
non pas l’égoïsme qui n’agirait miséricordieusement qu’en raison de sa tranquillité ou de ses intérêts, ou de sa personne.
Non pas une attitude, un jugement «à géométrie variable» selon les personnes ou les lieux…
Car il est vrai que l’on peut aimer passionnément, uniquement en fonction de soi ou de la vision, idéalisée ou possessive que l’on a de l’autre.
Non, l’amour véritable qui est toute pureté, noblesse, don de soi, bonté, justice et volonté d’aider, de secourir…,
qui se réjouit de rendre heureux…
C’est le centre même du message de l’Évangile, et que tous les ans, Noël, tout particulièrement nous rappelle… Message qui semble dissimulé derrière «la fête» et parfois est terni, ou défiguré par la religiosité routinière et le contre-témoignage de certains personnages qui devraient en être les signes et les ambassadeurs.
Mais qu’importe,
malgré tout,
la parole donnée par Dieu en Jésus demeure,
et,
par la bouche des enfants, comme le déclare un texte biblique,
elle jaillit soudain,
claire et pure.