«Je suis né à Watford, non loin de Londres. Dans mon enfance, il y avait encore beaucoup de bois, de champs… Mais petit à petit, tout cela a disparu, les villes ont grandi et ont chassé la nature.»
Les époux ont vécu trois ans en Italie du Nord; seulement, ils avaient vraiment le souhait d’aller vivre à la campagne et ce n’était guère possible ni en Italie, ni en Angleterre. Alors, ils ont opté pour la France, et d’abord la Dordogne de 2006 à 2021. «Nous avions 3 hectares de terrain, c’était bien, mais il faisait trop chaud, explique Mark. La Bretagne m’avait toujours fait rêver, donc nous avons fait le pas en 2021.»
Mark a exercé une activité professionnelle typiquement britannique: réaliser des enseignes peintes pour des commerces, des gîtes… «J’ai commencé ma carrière dans une entreprise spécialisée dans les enseignes de pubs. C’était de magnifiques enseignes, avec des lettres écrites en or.»
Au fil des ans, Mark a aussi appris à utiliser des machines numériques et différents matériaux mais il regrette le temps où il faisait tout à la main. «Avec le numérique, n’importe qui peut le faire, contrairement à une enseigne peinte: il fallait vraiment être un spécialiste pour réaliser ce travail!».
Il dessine d’abord sur papier, puis décalque sur la planche définitive. Il faut plusieurs couches de peinture, puis de vernis, avec une peinture spéciale –venue des états-Unis– pour le lettrage. Le travail demande beaucoup de concentration et, physiquement, Mark en ressent les effets dans les doigts: une enseigne, c’est environ une journée de travail. Il choisit avec soin son bois: chêne, noyer, orme… «En Dordogne, il y avait trop de soleil, les couleurs passaient au bout de deux ans quelle que soit la qualité utilisée. Ici, c’est mieux!», sourit-il.
L’artiste a aujourd’hui pris sa retraite, et s’il continue un peu à exercer son art, c’est juste au profit d’amis. Il continue aussi à peindre pour son plaisir, tout en appréciant le calme de la campagne spézetoise avec son épouse.
Olof Alexandersson