C’est ici, cachée sur les contreforts de Plévin, que M. Thierry Piers et Mme Mireille Rivoalland ont créé en 2014 leur exploitation ovine. «Nous avions déjà une exploitation ovine à Rostrenen depuis 2008, nous avons conservé là-bas une partie de nos terres qui nous permettent de produire les 550 rounds de foin nécessaires pour nourrir notre cheptel ici à Pempoulglas.»
Petit à petit la Bretagne a vu les terres réservées à l’oviculture augmenter depuis 2016, souligne M. Rivoalland, qui propose une viande plus appréciée et surtout source de diversification dans une production locale plus traditionnelle. Mais bien sûr, tout n’est pas facile, même si actuellement le cours de l’agneau est assez élevé.
En 2008, ils ont fait le choix de valoriser leur production en proposant dans les circuits courts une gamme de produits, rillettes, terrines et plats cuisinés sous l’appellation Agneau du Kreiz Breizh. Pour ce faire, ils ont tissé un partenariat à la fois avec l’abattoir de Rostrenen et la conserverie de l’abbaye à Langonnet. Terrines et rillettes nature, provençales, à l’Espelette ainsi que bocaux de tajine d’agneau ou d’agneau au curry, merguez… viennent enrichir petit à petit une gamme qui devrait encore s’étoffer dans les années qui viennent. Plusieurs dizaines de commerces écoulent leur production, de l’épicerie fine à la grande distribution, autour de Carhaix mais aussi bien au-delà de Cancale et jusqu’à Lorient.
«Nous avons trois races dans notre troupeau, des Suffolk du Mont St-Michel qui ont une croissance plus rapide, des Texel de Normandie, race plus à viande, et des Romanes, plus prolifiques. Nous gardons environ 90 agnelles chaque année, le reste est vendu, soit en circuit court, soit par notre grossiste», précise l’éleveur, qui produit en respectant la charte Mesures Agro-Environnementales. Une règle qui impose une utilisation massive d’herbe avec une limitation très stricte d’engrais et de pesticides.
Il n’en demeure pas moins que pour ce couple le travail est très prenant, chaque jour il faut agrandir les parcelles, vérifier les bêtes, s’occuper de l’agnelage, chercher de nouveaux marchés, de nouveaux produits…
Heureusement ils bénéficient de l’aide de trois border-collies qui assurent une bonne partie du travail.
«Sans nos chiens, nous n’y arriverions pas. Ce sont eux qui conduisent à nos ordres le troupeau dans telle ou telle pâture, impossible pour nous de couvrir d’aussi vastes parcelles derrière plusieurs centaines de moutons. Ils ont un instinct très développé et les plus jeunes apprennent auprès des anciens.»
La tradition a encore de bons jours dans la campagne de Pempoulglas.