Du haut de la colline, Roger regardait les lumières du village qui s’étendait à ses pieds. Son village! 

Le jeune homme avait un regard sombre. La tempête, la révolte agitait son cœur. Ce village, il voulait le détruire, car il avait un désir de vengeance à assouvir.

Il venait d’être libéré de prison et en voulait aux villageois qui l’avaient tant fait souffrir depuis son plus jeune âge. 

Orphelin, il avait été de maison en ferme, sans avoir rencontré d’affection. Personne ne s’était vraiment occupé de lui, personne ne lui avait donné l’amour auquel il aspirait. Les bêtises accumulées par le jeune garçon laissé à lui-même l’avaient amené en prison. Mais maintenant, ils «allaient payer».

Il pensait attendre que la nuit soit un peu avancée pour provoquer un incendie. Alors eux aussi connaîtraient le malheur, il ne serait pas le seul. Roger patientait.

Soudain, il fut surpris d’entendre toutes les cloches de l’église carillonner. Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire? Il décida de descendre pour se rendre compte par lui-même.

Le cœur lourd, il arriva au village, et passant devant l’église il fut étonné de constater qu’il y avait du monde. Elle semblait remplie, mais surtout il entendait de beaux chants qui l’attirèrent. Il suivit le service en entier, comprenant enfin que c’était Noël que l’on célébrait, on était le 24 décembre! Mais bientôt, le service terminé, tous se retirèrent et il se retrouva dehors tout seul à regarder la nuit.

Soudain, une main se posa sur son épaule.

«Tout seul ce soir?» lui demanda-t-on. Il se retourna et vit que c’était une femme âgée qui lui avait posé cette question. Sans trop savoir comment, il se retrouva bien au chaud devant un bon repas, tout simple. Ensuite la vieille femme alluma une bougie et fit une lecture dans un gros livre. C’était une Bible, et ainsi il entendit le message de Noël et comprit que Jésus, le Fils de Dieu, était venu au-devant des hommes pour leur apporter son pardon, la paix du cœur, la joie véritable et l’assurance de la vie éternelle.

Roger fut touché, et partagea avec cette femme âgée le poids de ses années de souffrance. Ne pouvant retenir plus longtemps son émotion, il laissa libre cours à ses larmes. La paix remplaça la haine dans son cœur.

Il avait compris qu’il était aimé de Dieu, et accepta le message de Noël, adressé à tous les hommes:

«Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle» (La Bible).