Au cœur du bourg du Moustoir, l’enseigne «Les Ribines» attire les regards avec sa façade ocre toute pimpante.

Sandrine Pluchart, originaire du Huelgoat, a repris un ancien commerce, le «Tropical», en octobre 2019.

Avec l’aide de Poher Communauté, qui est propriétaire des murs, elle s’est lancée dans un travail considérable pour aménager le local, créant un décor chaleureux où le bois clair est sublimé par les larges baies vitrées. Il fallait aussi équiper la cuisine pour en faire un outil moderne et fonctionnel.

«Depuis toute petite, je savais que je voulais avoir un jour mon propre commerce», nous a-t-elle confié. Elle s’est d’abord forgé une solide expérience dans la restauration, comme saisonnière, puis en officiant comme crêpière à Glomel durant 6 ans.

Mais du courage, il lui en faudra pour surmonter de nombreux aléas qui auraient pu ruiner son rêve. Tout d’abord, le départ de son associée au bout de 6 mois: «Il a fallu lui racheter les parts et je me suis retrouvée seule pour tout faire, avec des semaines de travail très intense».

Ensuite, est survenu le confinement de mars 2020 suite à l’épidémie de Covid. «Ça a été très dur de devoir s’arrêter. Les aides ont permis de tenir et j’ai relancé l’activité avec de la vente à emporter», ajoute-t-elle.

Heureusement, le soutien de ses proches l’encourage à persévérer et c’est avec une grande satisfaction qu’elle voit son projet se pérenniser.

Actuellement, elle a une cuisinière salariée pour la seconder, Elisabeth, d’origine britannique. Elles préparent une cuisine simple mais savoureuse. «Je mets un point d’honneur à ce que tout soit fait maison», souligne la restauratrice. La carte fait bien sûr la part belle aux produits frais, de saison.

La clientèle, souvent professionnelle, est très variée. «Cela va des ouvriers agricoles aux chefs d’entreprise, en passant par les artisans…». En été, les touristes venant de la Voie verte s’y arrêtent. A l’automne, les clients de Pressi-Mobile –entreprise implantée au Moustoir et qui transforme vos pommes en jus– viennent parfois de loin et s’arrêtent alors pour «casser la croûte».

Les familles de Carhaix plébiscitent aussi le cadre verdoyant et très calme, remarquablement aménagé par la municipalité. Après avoir partagé un bon repas, les enfants peuvent se dépenser sur la structure de jeux ou taquiner le poisson dans l’étang tout proche.

Mme Pluchart n’a donc aucun regret d’avoir cru à son projet et c’est pour elle une grande fierté de contribuer à la vie sociale de la commune. «Avec le Covid, les gens ont perdu l’habitude de sortir, de se retrouver ensemble. C’est un lieu particulièrement important pour les personnes seules: elles viennent pour parler, s’épancher», confie-t-elle. Avec l’empathie et l’écoute qui la caractérisent, nul doute que Sandrine Pluchart a trouvé là sa voie !

Olof Alexandersson