De plus en plus de communes voient des façades sans fenêtres habillées de magnifiques trompe-l’œil. Ce sont souvent d’imposants pignons sur lesquels sont peints des paysages, des façades de maisons anciennes, ou encore des scènes de vie d’hier et d’aujourd’hui, voire de l’art abstrait (comme sur quelques murs carhaisiens). 

Le changement est alors saisissant quand la triste façade grise et parfois sale cède la place à une fresque colorée pleine de vie et de chaleur. C’est quelquefois si réaliste que le passant pourrait ne pas la remarquer.

Jadis, le pont de la gare fut doté d’une telle fresque qui égayait ce passage ouvrant sur le «bas de la gare» et la «grande rue». Aujourd’hui, on devine les restes des couches successives de deux anciennes fresques partiellement masquées par une photo géante représentant des Bretons au début du siècle dernier.

En effet, cet été les Carhaisiens ont eu la joie de voir fleurir sur nombre de pignons de belles photos d’avant-guerre représentant des familles du Poher dans leur costume traditionnel d’apparat. Cette belle initiative tant sur le plan culturel qu’urbanistique a été  menée sous l’impulsion du cercle celtique et de la municipalité. Hélas, l’outrage du temps a fait son œuvre, et des belles photos de cette exposition de «street art éphémère», il ne reste en plusieurs endroits que des lambeaux de papier, qui eux demeurent…

Peut-être existe-t-il un moyen pour pérenniser ces embellissements de la capitale du Poher?

Il est en effet dommage que les efforts déployés ces dernières années pour améliorer la beauté du centre-ville soient en partie gâchés par quelques aménagements sur le déclin.      

Notons que les statues de bronze du «Panthéon des plus célèbres des Bretons», véritable attraction touristique donnant du cachet au centre-ville, semblent quant à elles bâties pour braver les affres du temps… En tout cas elles devraient mieux y résister que leurs consœurs du rond-point des «Vieilles Charrues» dont la rouille enlaidit encore plus un ensemble déjà discutable et pourrait laisser croire à de l’art éphémère qui s’est vu oublié…

Peut-être un jour verrons-nous un paysage des Monts d’Arrée, de la forêt d’Huelgoat, ou encore du canal de Nantes à Brest embellir certaines façades carhaisiennes?      

A défaut, un petit nettoyage pourrait permettre par endroits d’arranger à moindre frais l’aspect esthétique de notre ville.

G.K.