«Enfin !…» C’est sans doute l’exclamation qui sera la plus fréquente parmi les automobilistes usagers de la RN 164 – le fameux «axe central» – quand le tout dernier tronçon de sa partie finistérienne s’ouvrira dans quelques jours à la circulation sur 2X2 voies.

Les travaux qui s’achèvent sur cette portion de 12,5 km entre Landeleau et Lennon avaient en effet débuté en juin 2017 ; et l’on se rappelle que le contournement de Carhaix avait été inauguré en 2004 !

Si «patience et longueur de temps font plus que force ni que rage», selon le célèbre dicton tiré de la morale de la fable de La Fontaine, que de patience il a fallu aux automobilistes qui ont emprunté quotidiennement durant presque cinq ans les multiples détours et déviations, subi la cascade des ralentissements à l’allure anarchique… !

Et ceux qui empruntent l’ensemble de l’axe central breton devront encore en faire preuve longtemps, puisque sa mise à quatre voies complète ne sera pas finalisée avant 2030 au plus tôt, une fois terminés les travaux des tronçons costarmoricains encore en chantier.

La promesse de cet aménagement routier, faite à la Bretagne par le général de Gaulle, datera alors de plus de… 60 ans ! Elle fut lancée à Quimper le 2 février 1969.

Mais tournons-nous vers l’avenir et voyons le positif :

non seulement l’axe central va permettre de désengorger les axes nord et sud (RN 12 et RN 165), mais il va surtout apporter au Centre-Bretagne un nouveau désenclavement.

Car quoi qu’en disent d’aucuns, toutes les études le prouvent, tout comme la simple observation des réalités du terrain: une «quatre voies» est un apport majeur pour le développement économique des régions qu’elle dessert.

Ici, la RN 164 décuplera l’atout de la centralité du Kreiz Breizh ! D’ailleurs, des entreprises recherchent déjà ici et là du foncier pour s’implanter le long de son parcours…

Cela participe en outre d’un juste équilibrage des «chances» et d’un indispensable réaménagement du territoire : en France, 81% de la croissance économique est concentrée dans quinze grandes métropoles, qui ne représentent que 30% de la population et 2% du territoire national !

Et les 70% des Français vivant sur 98% du pays ont aujourd’hui un niveau de vie qui stagne ou baisse. Ce sont «les territoires épars», sous-dotés en équipements et infrastructures…

Oui, il est légitime de réclamer plus de justice territoriale !