«Non ! le pain ne fait pas grossir !»

Cette réflexion banale à notre époque est révélatrice d’une certaine dérive dans nos sociétés occidentales.

«Occidentales !» car en d’autres lieux cette préoccupation semblerait étrange, là, en particulier où la faim est une souffrance quotidienne… et durant des siècles, dans nos contrées également, se nourrir, nourrir sa famille a été un souci constant !

Il suffirait d’ailleurs de nouveaux soubresauts de l’histoire: guerres, troubles majeurs, cataclysmes… pour que les gens de notre génération découvrent, et pour les très anciens: redécouvrent les rationnements et même la disette…

«Le pain ne fait pas grossir».

De fait, en quantité raisonnable il n’a que des qualités ! Citons entre autres son assimilation lente qui apporte, notamment aux sportifs, mais aussi aux intellectuels, l’énergie durable, avant, pendant et après l’effort; il contient des protéines, des glucides, du phosphore, du potassium, du magnésium, des vitamines: B1, B2, E… et peu de matières grasses…

Les bienfaits du «pain» étaient connus, il y a quelque 2500 ans, des athlètes participant aux jeux olympiques; ils le consommaient sous la forme de «galettes de blé» !

«Les amandes ne font pas grossir !»

A nouveau, «l’idée reçue» et la peur de «prendre des kilos» sont battues en brèche.

Une étude très sérieuse réalisée aux États-Unis démontre en effet que, consommées en petite quantité (environ 50g par jour), elles ne modifieraient pas le poids, mais apporteraient, outre une pellicule protectrice pour la paroi de l’estomac, de nombreux minéraux…

La liste serait longue si l’on tentait d’évoquer toutes les déclarations et les fantasmes relatifs à cette hantise de «grossir».

«La minceur» qui devient parfois anorexie chez certains, est une mode… et comme toutes les modes, elle passera…

En d’autres temps, au contraire, «les rondeurs» et «formes épanouies» étaient très appréciées… Elles étaient le signe d’une bonne santé et d’une beauté reconnue…

«Le pain ne fait pas grossir !»

D’aucuns ont intelligemment et peut-être malicieusement ajouté: «C’est ce que l’on met dessus qui peut faire grossir !»

L’obsession du corps qui s’est imposée dans notre société très médiatisée et trop soumise aux diktats de stars et autres personnages vivant des modes, est hypothéquante.

Elle peut l’être quant à la santé physique: les conséquences de la dénutrition, quelle qu’en soit la cause, sont graves, tout comme peut l’être une manière anarchique de s’alimenter.

Cette obsession exerce une redoutable emprise sur de nombreuses personnes ; il est ainsi des «esclaves consentants et décidés à le demeurer» qui vivent enfermés dans un système d’interdits et de craintes qui les privent de plaisirs et de joies simples que procure une vie équilibrée.

Elles se sont «corsetées» ou laissé «corseter» dans un univers artificiel et dictatorial.

Étonnamment paradoxal, alors que le gaspillage, et tout particulièrement celui de la nourriture, remplit les poubelles… 

«Le pain ne fait pas grossir» :

Est-ce à dire que ce que l’on mange importe peu, quelles qu’en soient les répercussions sur la santé, ou même l’apparence physique ?

Non! Certes… Il est sage de se garder des excès en tous domaines et de maîtriser sa nature…

Une gourmandise effrénée comme tout autre abus ne peuvent être que préjudiciables.

Il y a bien longtemps, Homère a défini une ligne de vie qui garde toute sa sagesse : «la santé, c’est  un  esprit sain dans un corps sain». 

Revenir aux «fondamentaux» est une expression qui s’entend de plus en plus.

«Le pain» et ce qu’il représente dans le travail et l’existence humaine en est un.

Dans la prière enseignée par le Christ, Jésus, il est en bonne place.

«Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien».

A côté des inclinations les plus élevées de l’âme, il est dans sa modestie, indispensable dans notre voyage ici-bas.

Certaines personnes privilégient «le corps» en oubliant «l’esprit» que citait pourtant Homère. 

Plus tard Juvénal, reprenant la déclaration de l’Ancien en re-souligna toute l’importance.

Les découvertes médicales apportent tant d’informations, d’enseignements que les  recommandations et mises en garde relatives à la santé du corps surabondent.

Face à ce déferlement, «l’esprit» et plus encore «l’âme» semblent les grands oubliés de notre 21e siècle !

Le Christ a révélé que l’homme ne devait pas se nourrir de pain seulement… mais se laisser éclairer, transformer par la Parole de Dieu… 

Alors, oui, le pain est un élément fondamental de notre vie ici-bas, et de plus «il ne fait pas grossir ! » nous assure-t-on !

Durant notre court passage sur cette terre, il accompagne sans les altérer les aspirations éternelles de l’âme.