Interviewé en 2005 (RE n°193), Paul Johnson espérait créer rapidement sa société de fauconnerie, art qu’il exerçait déjà outre-Manche. Mais c’est seulement sept ans plus tard que la «Fauconnerie de Bretagne» a pu voir le jour, tant les problèmes administratifs ont été nombreux. Il faut dire que c’est une activité peu connue en France (500 fauconniers) alors qu’on en dénombre plus de 100000 au Royaume-Uni!

Une part importante de son activité est l’effarouchage d’animaux indésirables (pigeons, goélands, lapins…): les rapaces ne vont pas les tuer, mais les effrayer par leur seule présence. Paul rayonne sur le Nord-Ouest de la France, pour des villes, des fermes, des aéroports… «Je fais plusieurs passages par mois avec les rapaces, en ajoutant parfois d’autres dispositifs: filets, piques… On s’adapte à l’environnement et aux espèces, et cela fonctionne très bien», explique-t-il.

Il accueille aussi de nombreux stagiaires qui viennent de France, mais aussi d’Europe et même des USA. Souvent motivés pour le loisir, ce sont parfois des professionnels qui se forment alors pendant plusieurs semaines. «Les stagiaires manipulent beaucoup les oiseaux, c’est une part essentielle du travail. Un rapace n’est pas un animal domestique, il faut être très calme et passer beaucoup de temps avec lui, surtout au début. Si l’animal te blesse, ce n’est jamais de sa faute, c’est que tu as été trop vite ou fait une erreur».

La reproduction est aussi l’une des raisons d’être de cette fauconnerie. Elle compte 50 rapaces de 34 espèces différentes, de la chouette effraie à l’imposant pygargue à tête blanche. Les oiseaux passent beaucoup de temps à se reposer dans les grandes volières, où peuvent cohabiter plusieurs espèces.

«Ils sont un peu fainéants, ils préfèrent conserver toute leur énergie pour la chasse. Mais là, ils se donnent à fond!», sourit Paul. L’entretien quotidien dépend beaucoup de l’espèce, de la météo… Il n’y a pas deux jours identiques avec les rapaces!

Paul assure aussi des spectacles de fauconnerie ou des tournages de documentaires… Pour faire face à tout ce travail, il a embauché une salariée, Laëtitia, et un saisonnier l’été.

«Ma plus belle récompense, c’est de transmettre mes connaissances sur ces oiseaux et de voir le grand sourire des clients, des stagiaires. Je n’ai jamais l’impression d’être au travail !» conclut Paul.