Docteure en écologie forestière, Juliet Abadie aurait pu choisir une voie universitaire classique ou rester dans le bureau d’études où elle était chargée de réaliser des études d’impact environnemental. Mais déçue de voir que son travail n’était guère pris en compte («Des dérogations sont si facilement obtenues», regrette-t-elle…), elle a choisi un engagement plus en accord avec ses valeurs et a créé sa pépinière, Boudigweiz.

«J’ai beaucoup appris avec mon père, agriculteur à Languidic (Morbihan). Nous replantions des haies ensemble. J’ai donc voulu monter une pépinière dédiée aux plantes du bocage, détaille-t-elle. Je vais chercher moi-même des graines dans le milieu naturel, dans tout le Centre-Bretagne, en diversifiant l’origine des prélèvements pour assurer une meilleure diversité génétique.»

Les cultures sont certifiées en agriculture biologique et d’origine locale pour garantir une reprise optimale à la plantation.

Pour implanter sa pépinière, Juliet a repris en 2021 une ferme à Plouyé, au lieu-dit Tremellec, non loin de Pont-Pierre. Cette ferme disposait d’une source et d’assez de terrains pour implanter ses serres et cultiver en plein champ.

L’installation lui a demandé un effort considérable. Le travail est assez physique et peu mécanisé, souvent à genoux. En parallèle, elle a aussi commencé à restaurer le corps de ferme attenant. La partie administrative n’est pas la moins éprouvante et demande un suivi très attentif pour ne pas manquer certaines aides…

Par surcroît, l’épisode de sécheresse de l’été dernier a impacté la production en plein champ.

C’est donc un parcours semé d’embûches qui a jalonné cette première année comme entrepreneuse.

Mais Juliet croit en son projet : des agriculteurs aux particuliers en passant par les collectivités, elle cible ceux qui souhaitent recréer des haies plus riches en biodiversité, notamment par le biais de programmes de plantations subventionnés par la région.

«C’est simple, explique-t-elle, on trouve dans le bocage essentiellement du chêne, du châtaigner et du noisetier, alors qu’il devrait y avoir une cinquantaine d’espèces comme le cornouiller, le néflier, l’alisier…».

La restauration de la diversité du bocage est donc la raison d’être de cette nouvelle pépinière !