En cette période électorale, peut-être n’est-il pas superflu de prendre un peu de recul pour méditer.

Les anciens avaient remarqué, tout au long des siècles, l’effet destructeur d’un poison d’apparence anodine : «le lachon ara», ainsi appelé parce qu’il tuait ou blessait au moins trois personnes et bien souvent plus !

De quoi s’agissait-il donc ?

J’ai eu l’occasion dans le passé d’y faire allusion :

ces quelques paroles qui vont de la médisance… à la calomnie,

«confiées» sous le sceau du secret : «Tu ne le répéteras pas!», volent pourtant plus vite, de lieu en lieu, que l’oiseau le plus rapide.

«Le lachon ara» atteint et meurtrit celui qui est visé,

mais aussi celui qui écoute les propos tenus, non seulement en déconsidérant le prochain à ses yeux, mais en laissant des traces avilissantes…

La troisième personne qui n’en sortira pas indemne, est le «rapporteur» ou la commère! Le poison est en eux et il agira….

Au moins trois personnes ?

Oui; et plus si d’autres ont eu part à «ce mauvais procès» ou à ce «lynchage» verbal.

Est-ce à dire qu’il faille toujours se taire, ne pas informer et dans certaines situations être complice par son silence ?

Non ! Il est des moments où avertir est un devoir et parler exige alors plus de courage que de se taire.

Mais informer demande retenue et sagesse. Cela ne peut être qu’après mûres réflexions et de sérieuses vérifications.

Informer est une chose et répandre des «bruits», «des rumeurs»… est une autre.

Pire: quand l’objectif est de «salir», d’attenter à l’intégrité, à la dignité de l’autre,

le doute n’est plus permis: cela est vil et condamnable.

Les sommets ou plutôt les abîmes du mal sont atteints lorsque ce qui est dit est faux, inventé, ou même simplement déformé, et amplifié.

«Un peu de réalité» mélangé à beaucoup de mensonges donne un sentiment d’authenticité.

J’ai conservé avec soin quelques recommandations très pertinentes :

 — Propose à celui ou celle qui met en cause quelqu’un d’autre de t’accompagner auprès de cette dernière personne afin de lui exposer ce qui lui est reproché et ainsi d’entendre sa version.

Dans la plupart des cas, la médisance ou la calomnie s’arrêteront là !

— Le deuxième conseil vient de la Bible.

Elle met en garde contre la propension à parler des autres, la jouissance que procure le commérage, semblable dans un premier temps à une friandise mais qui ensuite produit beaucoup d’amertume.

— Et comme nous citons la Bible, n’oublions pas la parole du Christ :

«Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse» !

Heureux celui qui, aimant la vérité, demeure en toutes circonstances un artisan de paix.