Si l’on vous parle d’arbres à Huelgoat, vous penserez bien sûr à sa célèbre forêt… Mais vous ignorez peut-être qu’un autre site non moins remarquable se visite au cœur de cette cité:l’arboretum«Les Arbres du Monde du Huelgoat».

C’est un ancien skipper, Jean Merret, qui en est à l’origine. Directeur de la maison de retraite du Huelgoat dans les années 1990, son but premier est de créer un jardin thérapeutique pour les résidents, autour des bâtiments. Très vite, l’espace n’est pas suffisant pour abriter ses collections. Il va alors transformer un terrain agricole de 22 hectares en un vaste parc arboré en plantant quelque 10 000 plants provenant des 4 continents. Il fait aussi restaurer une longère, qui sert toujours en accueil de jour:les résidents peuvent y faire la cuisine, nourrir les animaux ou se promener dans le parc…

Passionné d’exploration, M. Merret va sillonner différents pays (notamment Birmanie, Chili, Népal…) en quête de spécimens rares pouvant s’acclimater en Bretagne. Il sera même le découvreur d’une espèce de bambou, qui porte son nom. Le site est classé jardin remarquable et devient la première collection botanique de Bretagne !

Depuis 2019, c’est une coopérative, Arbres du Monde en Arrée, qui est créée dans le but de valoriser ce patrimoine botanique unique.

Sous l’impulsion de Nicolas Meffre, coordinateur, différentes initiatives sont prises pour développer le site : horaires d’accueil élargis, visites guidées et animations à des moments spécifiques de l’année (Noël par exemple). Une ouverture vers d’autres publics, comme les scolaires ou les centres de loisirs, fait aussi partie des projets.

«Grâce à ces initiatives, la fréquentation a déjà beaucoup progressé en un an», constate N. Meffre, qui anime le site avec beaucoup d’enthousiasme et de dévouement.

Un inventaire exhaustif des espèces est en cours, avec la géolocalisation de chaque spécimen. Ce n’est pas une mince affaire : il y a 3 500 espèces différentes, dont certaines demandent des connaissances très pointues pour être identifiées. Certaines collections très rares vont aussi être mises en exergue, tels ces «hêtres» sud-américains qui ont magnifiquement prospéré depuis 30 ans.

Le prix d’entrée est laissé à l’appréciation de chacun, pour permettre au plus grand nombre de découvrir ces merveilles botaniques.

L’exubérance des végétaux est canalisée par une soixantaine d’auxiliaires sympathiques, des moutons solognots. L’intervention humaine est quand même nécessaire si la végétation est trop basse, car les «débroussailleuses» à quatre pattes ne distinguent pas encore herbes folles et bambous rares…Ce site séduira tout autant le simple promeneur que le botaniste le plus pointu. Certains viennent de fort loin, puisque des étudiants de la Sorbonne y sont déjà venus en étude ! Et pour ceux qui sont plus proches, cela vaut la peine d’y venir plusieurs fois !

Olof Alexandersson