Les habitants du Poher qui fréquentent le chemin de halage du canal de Nantes à Brest sont nombreux à s’être vu interpeller par quelque randonneur, cyclotouriste, cavalier ou autre vacancier un peu perdu, et leur demandant où trouver, qui une boulangerie, qui une supérette, qui un camping… Ou même à avoir vu l’un ou l’autre, carte en main, désorienté et perplexe, se demandant où pouvait bien se situer Carhaix, Landeleau, Spézet ou Cléden-Poher…

C’est que le canal serpente généralement en pleine campagne, dans de verdoyantes vallées un peu «perdues»… et que c’est peu dire que la signalétique «n’y court pas les rues» !

Aussi les réflexions désappointées, agacées ou fâchées des pratiquants du «tourisme vert», toujours plus nombreux à parcourir les berges de ce précieux atout touristique qu’est le canal, ne manquent-elles pas, à juste titre.

Et il est vraiment dommage qu’un défaut aussi élémentaire nuise aux efforts consentis par beaucoup dans ce Centre-Bretagne pour favoriser le développement d’une véritable activité touristique!

Or, comme le déplorait récemment la propriétaire d’un beau camping de la région, il est actuellement interdit aux « acteurs privés » de l’économie touristique de signaler in situ leur activité aux usagers du canal…

Certes, il ne s’agirait pas de transformer le canal en route bardée de pancartes en tous genres, moins encore de lui donner ici ou là l’aspect désolant de ces entrées de villes où foisonnent des panneaux plus démesurés et plus criards les uns que les autres… mais serait-il vraiment inconcevable d’imaginer une signalétique simple, sobre, standardisée et normée, adaptée au style des lieux ?

Alors que le chemin de halage a été inclus dans la Vélodyssée, cet «itinéraire vélo» européen qui longe toute la côte ouest de la France, de Roscoff à Hendaye – promesse d’une fréquentation décuplée – ne serait-il pas temps de faire prévaloir le bon sens, et le pragmatisme dynamique sur le dogmatisme sclérosant qui règne hélas si souvent en France ?…

Mais aussi de comprendre que le développement local est l’affaire de tous, et qu’il ne peut se passer des synergies et des solidarités qui dépassent les frontières, les «chapelles», les petites «féodalités» et les intérêts égoïstes ?