Voici douze ans, Audrey Deloras-Marquet tenait un restaurant dans l’Ain, non loin de la frontière suisse. Mais un jour, elle est venue en vacances avec son mari en Bretagne: «Pour nous, c’était une vraie découverte. Très vite, on s’est décidé à tout quitter pour nous installer en Bretagne. Les Bretons sont vraiment sympas et la région tellement belle…».

C’est d’abord à Plouescat que le couple s’installe. Mais lors des confinements dus à l’épidémie de covid, il y a tant de monde à venir qu’ils cherchent un endroit plus paisible et trouvent une maison à restaurer dans la campagne de Poullaouën. «C’est merveilleux, je peux élever mes poules et cultiver mon grand potager tranquillement», confie Audrey.

Elle aime beaucoup les plantes, et notamment une variété originaire d’Amérique centrale ou du Sud: les tillandsias. Leur particularité: elles n’ont pas besoin de terre, car elles absorbent directement dans l’air les éléments nutritifs et l’eau indispensables à leur survie. En cherchant comment mettre en valeur ces plantes, l’artiste a imaginé des supports très aériens, en fil d’aluminium noir.

«Plus malléable que le fil de fer, il ne s’oxyde pas», explique Audrey, qui agrémente aussi certaines œuvres avec de la peinture siliconée multicolore. «Mes thèmes préférés sont les animaux (chiens, chats, poules…) mais aussi tout l’univers de Saint-Exupéry avec le petit prince et le renard…»

Chaque création prend entre une et quatre heures, selon la taille et la complexité du motif, pour un prix de 20 à 55€. «J’aime beaucoup la calligraphie, et je forme souvent de courts messages en fil d’aluminium. Mais c’est ensuite très long d’assembler les différentes parties!».

Depuis quelques années, Audrey vend ses créations par l’intermédiaire d’associations de créateurs. Elle a commencé à Roscoff, mais vend désormais à Saint-Pol-de-Léon et à Huelgoat.

«Le Moulin des Créateurs est un lieu magnifique et un emplacement exceptionnel: il a été racheté par Jean-Luc Dumont à l’ONF en 2018. Il y a certes plus de monde en été et à Noël, mais il y a du passage tout le temps. Cette année a été particulièrement bonne, peut-être grâce au mauvais temps: les touristes ont découvert davantage le Centre-Bretagne».