Au lieu-dit Kermest, en Treffrin, une discrète enseigne de bois interpelle le passant: «La source des simples». Dès l’entrée du site, le murmure paisible d’un ruisselet plonge le visiteur dans une ambiance bucolique.

«La source, avec les deux étangs du terrain, c’est une des raisons de notre implantation ici», expliquent Mickaël Le Baccon et Nathalie Radet, qui ont eu beaucoup de mal à trouver un terrain agricole disponible pour démarrer une activité de maraîchage.

«Nous habitons à Pédernec, à 40 km, mais cet endroit, en friche depuis des années, correspondait à nos attentes, avec une eau abondante et facile d’accès.»

L’année 2022 est consacrée au défrichage de la parcelle de 13000 m². «Nous avons voulu faire de ce petit coin de terre un lieu fertile mais aussi agréable pour s’y promener et riche en biodiversité». Aujourd’hui, les ronciers ont fait place à de belles allées bien tondues, le verger est mis en valeur et des haies de plantes aromatiques délimitent de petits espaces potagers où poussent des dizaines de variétés de légumes ou de petits fruits, mais aussi de «simples» (nom des plantes médicinales au Moyen Âge).

Nathalie s’est formée à l’usage de ces plantes pour bien conseiller les clients. Souci, valériane, pavot… Toutes ces variétés sont cueillies à la main, séchées à leur domicile et mises en sachet. «Les retours des premiers clients sont bons: par exemple, une voisine avait des troubles du sommeil, et avec des infusions de houblon, elle dort beaucoup mieux!»

Le travail se fait essentiellement à la main, sans aucun usage de produits chimiques. L’eau est prélevée dans l’étang, au bidon, et transportée grâce au tracteur-tondeuse. Quelques petites serres abritent les productions les plus fragiles (tomates, melons, poivrons…) en attendant que la plus grande soit bâchée.

Cette année a été la première saison complète. «Nous vendons sur place deux jours par semaine, et nous pensons mettre en place un système de commande par internet, détaille Mickaël. Pour le moment, les volumes vendus sont faibles, mais nous souhaitons grandir petit à petit. Quand nous travaillons ici, nous sommes comme coupés du monde, le temps passe tellement vite… C’est un grand sentiment de liberté !».

Olof Alexandersson