Vous avez peut-être observé au cours de ces dernières semaines d’étonnantes affiches apposées dans plusieurs grandes gares du pays et reprenant plusieurs «punchlines» suivies d’un même bandeau avec la phrase: «Vous trouvez ça violent? Nous aussi».

En effet, la SNCF mène une campagne de sensibilisation du public face aux violences faites à ses agents. Visibles sur les panneaux d’affichage ou sur les réseaux sociaux, ces affiches –qui reprennent quelques-unes des insultes reçues par les agents de la compagnie ferroviaire– visent à soutenir les salariés victimes de ces actes mais surtout à lancer un «appel au respect» à tous les voyageurs qui empruntent les lignes de la SNCF.

En effet, en 2022, la compagnie a observé une hausse de 9% des agressions et incivilités envers ses collaborateurs par rapport à 2021. Ces violences verbales ou physiques envers les agents en relation avec les clients sont un véritable fléau d’après Patrick Auvrèle, directeur sécurité de la SNCF Voyageurs.

Elles touchent tout le monde: hommes ou femmes, dans toutes les régions, dans les trains comme dans les espaces de vente ou en ligne indique l’entreprise dans un communiqué.

Ce sont près de 5330 actes de violence qui ont été enregistrés et sous différentes formes: injures, menaces, outrages ou encore violences physiques. Ainsi, environ 14 agressions surviennent quotidiennement sur les agents de la Société nationale des chemins de fer français.

De tels comportements ont conduit l’entreprise à prendre des mesures sérieuses pour tenter d’endiguer cette agressivité. Elle a notamment déployé près de 1800 caméras-piéton auprès de ses employés: un moyen dissuasif qui permet d’apaiser rapidement les tensions notamment avec les voyageurs particulièrement véhéments.

Ces appareils qui équipaient jusque-là les personnes dépositaires de l’autorité publique (policiers et gendarmes notamment) équipent désormais de plus en plus les agents chargés d’une mission de service public tels que les pompiers ou encore les contrôleurs SNCF.

La liste des professions qui en sont dotées semble s’allonger progressivement, et on y ajoutera peut-être bientôt les soignants, les élus, les enseignants, les contrôleurs des impôts, les conseillers de la Caf ou de Pôle Emploi, etc.

Notons que si le déploiement de ces équipements permet d’améliorer les conditions de travail des agents de la SNCF, il traduit également une montée de la violence, notamment à l’égard de l’état ou de ceux qui le représentent de près ou de loin. Cependant, en ce début d’année, espérons que plusieurs auront pris la bonne résolution d’être plus respectueux des biens communs mais surtout des personnes, et comprendront « qu’en restant poli ça marche mieux ».

J.G.