Depuis 30 ans, la Pépinière du Stivel, créée par Jean-Marc Guenver en Poullaouën, est une adresse reconnue pour les arbres fruitiers. «J’ai d’abord travaillé cinq ans comme technicien forestier après mon BTS, puis j’ai pratiqué le courtage de forêts. Il s’agissait de vendre ou acheter des centaines d’hectares partout en France. Toujours en déplacement, travaillant le jour et concluant les affaires la nuit, j’ai fini par arrêter avant d’y laisser ma santé et ma famille.»

A la création de sa pépinière, il participait à une trentaine de foires chaque année en Bretagne: «C’était un bon moyen de se faire connaître à une époque où internet n’existait pas». Ses démonstrations de taille, chaque début mars, ont attiré jusqu’à 200 visiteurs venus de toute la Bretagne.

En retraite depuis 3 ans, il ne s’est pourtant pas encore arrêté: «Ma retraite de cultivateur est un peu maigre. Et tant que la santé est là, je continue car je suis toujours passionné!» Le montage en cours d’une micro-entreprise lui permettra de maintenir son activité.

Toutefois, celle-ci se poursuivra plutôt à Kerouden, en Plounévézel, non loin de son domicile, où il mûrit un nouveau projet: créer un verger conservatoire avec 200 variétés différentes de pommiers en basse tige, mais aussi des cerisiers, des pruniers, des abricotiers sous serres… «Je pense que 5 à 10 ans seront nécessaires pour qu’il prenne forme. Je ferai du jus de pomme, du cidre… J’ai tout le matériel pour cela!»

Jean-Marc Guenver en profite pour donner de précieux conseils pour avoir des fruitiers productifs: «Beaucoup plantent leurs arbres et attendent ensuite qu’ils produisent. Grossière erreur: c’est à ce moment-là que le travail commence! On doit nourrir son arbre, le tailler, enlever les fruits trop nombreux, surveiller les maladies…»

En Centre-Bretagne, le climat est souvent trop humide et froid: «Vivement le réchauffement climatique, sourit-il, on aura enfin de belles récoltes grâce à la chaleur!» Il craindrait plutôt des alternances de canicules, d’inondations, de vents violents, qui fragiliseraient les arbres.

Le samedi 2 mars prochain, il donne rendez-vous chez lui à ceux qui le souhaitent pour une nouvelle démonstration de taille, en espérant que le temps soit un peu plus sec pour lui permettre de continuer ses nombreuses plantations !

Olof Alexandersson